Serendipity.

Aujourd’hui, j’ai découvert un terme nouveau, un mot anglais : Serendipity. C’est le nom d’un script PHP, l’enseigne d’un restaurant New-yorkais sis au 225 Est de la 60ème rue, et le titre d’un film avec Kate Beckinsale et John Cusack dont le nom français était « Un amour à New York. »

Certains, dont le Grand dictionnaire terminologique de l’Office québécois de la langue française, l’ont traduit par « serendipité, » tandis que d’autres ne lui trouvent pas d’équivalent dans la langue de Molière.

Toujours est-il que le terme a été créé en 1754 par par Horatio Walpole, auteur britannique (1717 – 1797). Il se réfère à un roman de l’époque : The Three Princes of Serendip (Les trois princes de Ceylan), où le hasard apporte aux héros la solution de situations délicates dans lesquelles ils se trouvent.

Les scientifiques se réfèrent à la sérendipité pour qualifier la faculté de faire une découvertes par hasard. On pensera à la Pénicilline, née d’une contamination accidentelle de staphylocoques dorés par un spore de moisissure en 1928 dans le laboratoire d’Alexandre Fleming.

Les traductions littéraires les plus courantes que j’ai rencontrées sont « heureux hasard, » et « fortuité, » mais la définition en serait plutôt:

L’aptitude à faire des découvertes ou des rencontres heureuses par hasard.

C’est une étrange idée de vouloir faire coïncider les termes aptitude et hasard. Y aurait-il des êtres plus aptes que d’autres à être bénéficiaires de hasards qui les rendraient heureux, des moments qui s’y prêteraient, ou s’agirait-il plutôt du rapt de l’occasion par la conscience ?

Il faudrait donc que nous soyons attentifs à tout moment, que nous apprenions à regarder et à écouter, que nous sachions nous ouvrir plutôt que nous renfermer, afin de savoir reconnaître l’occasion lorsqu’elle se présentera.

Je ne peux m’empêcher de penser à Vladimir Jankélévitch lorsqu’il conclut « La manière et l’occasion » par :

« C’est l’heure : Hora ! Tout à l’heure, il sera trop tard, car cette heure-là ne dure qu’un instant. Le vent se lève, c’est maintenant ou jamais. Ne perdez pas votre chance unique dans toute l’éternité, ne manquez pas votre unique matinée de printemps. »

Ce soir, j’ai posé mon bâton de marcheur – un beau bâton droit – à côté de la porte, appuyé au linteau. Je l’ai posé là juste pour tenter de garder à l’esprit ce qui est essentiel, et pour savoir reprendre la route quand viendra le temps.

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