Ne crains rien.

Dans l’après-midi immobile, entre deux traductions, ta voix au téléphone, inattendue, pour me demander si je vais bien. Comme le fragment d’un rêve qui ne m’appartient plus, qui ne m’a jamais appartenu. Il y a du bonheur dans tes paroles. Je savais que l’amour t’irait bien, qu’il te surprendrait alors que tu t’y attendais le moins. Tellement proche que tu ne l’as pas senti venir.

Tu crains un peu qu’un jour il ne faille se réveiller.

N’aies pas peur.

Laisse-toi aller à la splendeur de l’été qui s’en vient. Laisse-toi tourner la tête, émouvoir, éblouir, émerveiller. Avec les mains, avec le coeur, de toute ton âme, de toute ta chair. Laisse-toi chambouler, fais-le vivre en toi. Nomme tout de son prénom, que même son absence ce soit lui encore. Tourne et tourne encore au son du djembe, au son des étoiles, au son de sa voix. Brûle ton passé, oublie ton avenir. Oublie-toi. Résume-toi à cet instant, à maintenant, à son regard, à sa présence dans le noir. Fais plus encore que l’aimer, va au-delà, avance en ces terres inconnues, parfois si proches de la folie.

Ne regarde pas en bas, et tu n’auras pas le vertige. Rien, jamais, ne redeviendra comme avant.

On ne peut pas nier des instants, on ne peut pas revenir sur le temps.

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