Bien plus par élan que par crainte

Viens maintenant si tu veux.

C’est ce que j’aurais dû te dire hier soir. Parce que c’était juste le plus évident, ce dont j’avais le plus envie, et les mots qui attendaient impatiemment que je les prononce. Mais il y avait les filtres, ceux de la journée, du jour d’avant, de tout ce temps qui m’a commandé d’avancer précautionneusement, c’est stupide.

Stupide tant ce qui conduit à cet émerveillement chaque fois nouveau se produit sans crescendo, en dehors des petites cases découpées d’un agenda qui n’a pas cours, et en narguant toute usure. L’instant précédant, le monde est silencieux, le temps se fige en une absence d’avant ou d’après, le regard est tourné vers un intérieur qui se tait. Et puis d’un coup la lumière, la douceur du soleil, on a ouvert les volets, la fenêtre : Tes lèvres, ta main, notre sourire.

Alors ta peur ? Toujours j’ai peur. Au moment de monter dans la carlingue de cet avion qui va peut-être s’abîmer, à l’aube de cette journée qui va peut-être voir mes espoirs disparaître, avant de dire ce mot qui ne sera peut-être pas le bon. Pourtant jamais je n’ai peur : Je m’embarque pour te rejoindre, je me lève pour pour traverser la forêt, monter encore, et voir le ciel à l’orée, je t’écris, je te dis, pour que l’on se découvre.

Et je veux être guidé bien plus par mon élan que par la crainte.

Viens vite !

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