A l’heure du coucher

Le matin, c’est presque devenu un rituel malgré moi, quand je fais mon lit et que je replace l’oreiller, je me demande quelles seront mes pensées au moment d’y reposer ma tête.

Dans le métro, j’écrivais un message sur mon téléphone mobile, moins attentif à mon environnement que d’habitude. Et soudain je l’ai senti, je l’ai surpris, le regard tour à tour triste et très doux, qui m’observait. Quelque chose que je ne croise pas pour la première fois, ici. Comme une main sur ma joue et sans transition comme un naufrage.

C’était une femme plus grande et plus large que moi, au beau visage, aux iris qui laissaient passer la lumière. Trop brusquement je l’ai regardée en face, elle a détourné les yeux, mais nos regards se sont retrouvés une deuxième, une troisième fois. J’aurais aimé lancer un de mes hameçons, dire souriant, doucement « La vie est belle ! », ou quelque chose d’aussi stupide, pour voir si elle s’y piquerait les doigts. Ici je ne peux pas.

Ce soir je me demande, ce qu’elle observait, ce qu’elle voyait, en moi. Pourquoi cette douceur, et cette tristesse.

Dehors il gèle, et la pluie du matin a transformé la rue en patinoire. Il faudra faire attention.

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