Andreï commence à m’accepter comme je suis. Probablement comme une figure exubérante, comme on verrait un Italien à Paris. Je lui ai souhaité une journée merveilleuse. Tant ce matin je me laisse aller à une douce euphorie. Le parc est une oasis de quiétude, la neige une poussière dorée, et mes pas me ramènent vers le ciel.
Je me suis réveillé sous l’énorme couverture, dans le silence lumineux d’une matinée sans bombardement. Vivant, intensément, je déambule dans Kyiv qui prend des airs de New-York à la période de Noël.
Du coin de l’oeil je les regarde marcher sur la longue allée blanche, elle avec son capuchon bordé de fourrure. Ils se tiennent la main.
Je ne sais pas si je te rencontrerai demain, si on se connaît déjà, depuis bien avant nous-même peut-être. Pourtant je ne voudrais rien d’autre que serrer ainsi ta main dans la mienne, pour avancer, dans la neige, dans la rue, dans la vie.