Te regarder droit dans les cieux.

Et puis des jours de brume. Pour tout estomper. Les arrêtes trop vives des immeubles de béton. Les couleurs trop intenses. Les souvenirs. Lumineux. Les visages sans expression. Des inconnus. Au matin naissant. Dans le froid pénétrant de cette nappe dense qui semble ne jamais devoir quitter la ville. De passage. Lui coller tant et tant encore que c’en est devenu sujet de plaisanterie.

Perdu toujours, je le sais bien. Avec cette illusion d’avancer encore. De risquer parfois. Mais le cours d’une existence n’est pas une valeur qu’on thésaurise. Il le faut dépenser. Et les périls ne viennent jamais que de ce que l’on craint. La fortune surprenant celui qui cherche sans peur. Ouvre les bras. Connait la valeur d’un seul mot. Et se sait plus riche des pages blanches que des livres lus.

Parce que le pire qui pourrait nous arriver, ce serait une vie sans histoire. L’amnésie anesthésiante du geste, quand l’âme s’en absente. Une vie passée à faire. Sans être. A manquer de ce courage d’entre tous. Celui qu’il faut à l’éveil. Pour ouvrir les yeux. Et mettre un genou en terre. Quand on ne sait pas. Mais qu’on sent comme un souffle. Derrière soi. Au-dessus peut-être. Et que le coeur se gonfle comme la voile. Au commencement d’une route qui mène aux retrouvailles. D’avec ce qui nous est encore inconnu. Aux retrouvailles c’est certain.

C’était la fin du jour. J’aimerais dire la fin de la nuit. Le soleil rasant a embrasé l’air glacé d’une fine poudre dorée. En suspension. Et dans cet éblouissement qui enveloppait tout, j’ai compris que ce soir il y aurait du soleil encore. Au-delà de l’horizon. Sur les océans. Sur des contrées lointaines que je découvrirais un jour peut-être. Et que ce soleil-là ne se couche jamais.

C’est le soleil de ce soir que je t’envoie. Pour qu’il te chauffe. Pour qu’il t’éblouisse.

 

 

5 réflexions au sujet de “Te regarder droit dans les cieux.”

  1. Voilà, retard rattrapé.
    J’ai tellement partagé et je partage encore si souvent cette vision des choses, de la vie. Il y a de l’espoir ici, de l’espoir qui s’associerait au mot « malgré ».

    L’espoir que cette année te soit douce et pleine d’amour.

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  2. Hé, sacré Bob!
    Chuis de retour! Quand est-ce que l’on se boit un verre et on refait le monde?
    Et puis arr^ete un peu d’arr^eter et écris plus souvent: au boulot! Ce n’est pas un blog, ca, c’est des vacances! ;o)

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    • Ca n’est pas normal que je sois si content que tu réapparaisses!!! Moi qui croyais m’être débarassé de toi dans tes affrontements au coeur de la forêt indonésiennes… Poiur le blog, c’est fait. Pour refaire le monde, je te propose un thé le mercredi 14 à 15:30 au Waldorf-Astoria (301 Park Avenue). Ensuite, s’il nous reste du temps, nous pourrions aller au 225 Est de la 60ème Rue goûter leur fameux Frrrozen Hot Chocolate et voir s’il reste des fantômes à chasser… Si ça te tente, appelle Cindy; elle te procurera un billet. Mieux vaut regretter… ;o)

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