Dans la nuit, l’orage. Sur le toit, le crépitement des grosses gouttes tièdes. Puis l’air qui fraîchit et vient me caresser le visage. Glissant sur la couverture. Les rideaux paresseux qui se gonflent dans la pénombre.
Le tonnerre intermittent pour me rappeler le provisoire de l’existence. Pour me faire sentir vivant. Du fond des poumons. Les yeux au plafond.
Tout à l’heure tu m’as écrit la douceur de mes mots.
Je ne croyais plus.
Qu’avec un peu de grammaire et quelques lettres, on puisse encore. Mettre du baume sur les blessures. Dire sa proximité. Avec légèreté. Gravement. De tout son être.
Qu’avec les touches du clavier, on puisse encore. Comme on l’aurait fait avec de la ficelle et du papier. Un peu de fil de fer pour improviser une marionnette. Engendrer un sourire. Dans le soir qui vient. Et ramener la paix.
Qu’avec quelques phrases, on puisse encore. Jeter des cordes. Pour faire des ponts. Pour se sentir soudain si proches.
C’est ton souffle que j’ai senti dans la nuit.