Quand tu m’as fait rêver.

La buée de l’haleine. Dans le matin froid. Dans la lumière diffuse du jour qui hésite. Les étourneaux piaillant dans les arbres. La pelouse bien tondue. Le salut jovial du voisin. Ma grande écharpe autour du cou. Ma préférée. Très longue. Multicolore. Avec de petites franges.

Il en faudrait une bien plus grande pour que je parvienne à ne pas frissonner. Une qui reste à tricoter.

Alors j’essaye de nier. Tout ce qui me ramène à toi. Me relie.

Mais ton sourire qui me revient annihile ma tentative.

Ton sourire quand tu parles de là-bas, d’Italie, de ton enfance. D’un temps heureux où, ça se sent, tu es à même de retourner. Un ailleurs où tu peux emmener, je le soupçonne, des passagers. Où tu saurais, je n’en doute plus, reconstruire la vie comme elle ne devrait jamais cesser d’être.

Juste derrière une porte invisible que tu ouvriras toute grande. Un jour. Pour quelqu’un. Un passage que je vois bien dans ton regard sombre. Quand il se porte au loin. Qu’il se fait rêveur.

Et qu’il m’emmène.

Parfois, quand tout est silencieux, quand tout se tait, j’entends ton souffle qui passe.

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