Quand on est tous ensemble il ne manque plus que toi.

Dans la cour, on a appondu trois grandes tables. On a suspendu des projecteurs. Les bouteilles sont alignées. Les plats, les saladiers, forment une ligne continue. Multicolore. Dans son coin, le grill rougeoie. Cyclope bien docile.

Tandis que je tranche le gâteau au fromage, le fils de Pietro sonne à ma porte : « Mon père demande si tu t’es endormi. » Tout l’humour de la maison! Redescendu, le vin coule à flot au milieu des rires, des tutoiements, de l’italien musical autant que du français local. Toute la maison se connaît. On se remémore nos souvenirs communs. Nos autres repas ensemble. Celui, l’hiver passé, où on s’était tous entassés dans le hall d’entrée. Où il fallait se lever chaque fois que quelqu’un entrait. Et puis la fois des châtaignes grillées. Et celle des saucisses à rôtir… Les enfants courent autour de la tablée. Le chien, épuisé de trotter de l’un à l’autre, s’est endormi à l’écart. Un Suisse-allemand explique patiemment la politique helvétique à un Sicilien en se servant d’images tirées du football. La nuit est douce dans mon veston de velours côtelé. Il y a du tiramisu, du café brûlant dans une énorme cafetière. Les femmes jouent aux cartes en bout de table, laissant échapper des exclamations. Des rires. La fumée des cigarettes dans le faisceau des halogènes fait comme une brume tiède. On est bien.

On aimerait que toute la vie soit comme ce soir. Tous ensembles. Comme une grande famille. Qu’on aurait choisie.

Ce soir, tu te serais sentie chez toi.


Où m’as tu mené? Où que ce soit, je ne regrette pas.
Ce n’est pas pour moi ces regrets là. Pas pour moi.

[Dominique A. Tutti va bene]

3 réflexions au sujet de “Quand on est tous ensemble il ne manque plus que toi.”

  1. Tout est vrai sauf que c’était les hommes qui jouaient aux cartes! Et une femme – très mauvaise jasseuse – qui voyait le jeu d’Orazio et qui a eu mal pour lui quand il s’est retrouvé « pomme »!
    As-tu d’autres photos de cette super soirée?

    Répondre
    • Frances! Les quatre personnes à l’extrêmité de la table étaient bien des femmes, et elles jouaient aux cartes. A moins que Lina ne nous ait caché quelque chose de son passé, et que le tricot ne se fasse avec des petits bouts de carton 🙂 Merci à vous deux d’être venus, et à très bientôt.

      Répondre
      • Alors il y a eu 2 parties de cartes… Une application inattendue de la relativité générale, comme aurait dit l’ancien employé au bureau des brevets de Berne: e=mc2.

        Répondre

Laisser un commentaire