Mon été n’est pas comme ça, c’est une autre saison.

Quand tu as posé sur moi tes yeux très clairs, ton regard s’est comme embué. Tu revenais d’un long voyage et tu m’attendais à la réception. Je t’ai serrée fort. Tu es toujours un peu plus grande que moi.

Dans la fraîcheur de mon petit bureau on a parlé de ton futur, de notre passé. On a revu nos jours de camping sous la pluie, derrière la ferme, quand on passait vers les chevaux pour aller se brosser les dents et qu’on faisait bouillir l’eau du café à l’abri d’un parapluie. On a retracé nos haltes pour déjeuner de camembert et de pain frais tranché à l’Opinel, le long de la route, à l’ombre des arbres. On a revécu nos longues promenades au bord des étangs quand je te disais pour t’effrayer qu’il y avait des serpents.

Après le repas à la cantine on est passé chez moi pour le café. Hier c’était chez nous. Tu m’as dit que ça te semblait plus grand. Peut-être que c’était parce que tu n’y es plus.

Et puis tu m’as reconduit.

Je t’ai quittée pour une quête, j’ignore où elle me mènera. Je t’ai quittée pour un visage dont je ne sais rien, sans doute qu’il viendra. Je t’ai quittée pour une saison qui n’existe peut-être pas, mais moi j’y crois.

Sinon, ce serait la fin.

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