La communication n’était pas très bonne et j’entendais dans le fond des voix inconnues. J’avais l’impression de marauder une part de vie qui n’appartient qu’à toi.
Tu m’as dit au téléphone que j’étais le catalyseur des amitiés qui m’entourent et qui interagissent. De cette petite communauté qui s’est formée au cours des ans. Tu te trompes.
Ce qui nous a réunis, ce sont les idées partagées, les idéaux sur lesquels on voudrait construire nos vies. Parce que chacun à notre tour, une fois au moins, on a cessé de croire. De croire en l’autre, en un sentiment, en demain. Et puis il y a toujours eu une main pour se poser sur notre épaule, des bras pour nous serrer, une cuisine pour nous accueillir. Le soir.
Il y a toujours eu des volontaires pour les déménagements, des visites à l’improviste, des oreilles pour écouter, des bouteilles et des verres. Il y a toujours eu des éclats de rire complices, des cadeaux aux anniversaires, et des voix pour nous dire : Ne t’en fais pas, tu peux t’envoler sans crainte. Si le vent devait tourner, nous serions là pour te recueillir. Il y a même eu une grande maison où nous nous connaissions tous, des repas en commun, des fêtes le dimanche. La vie simplement. Comme elle devrait être. Parce qu’il y a inlassablement des coups du sort, et qu’on a tous besoin des autres un jour ou l’autre. Comme ils auront besoin de nous. Alors tu vois, je n’y suis pour rien. C’est la faute plutôt au temps qui n’est pas toujours au beau fixe et qui fait que parfois il faut se serrer pour se réchauffer.
L’amitié, il n’y a pas de médailles pour ça.
Les autres, ce miroir de notre âme
la seule vérité qui reste après…
ceux que l’on fuit aussi parce que l’on ne veut pas voir dans leurs yeux ce que l’on est devenu..
Pourquoi fuir? Il faut regarder tout au fond parfois, pour trouver. Une étincelle. Merci d’avoir apprécié ces lignes.