Le vent qui chasse les nuages. Descendu dans le parc. Il y a Pietro avec son chien et un ami qui a amené un cerf-volant de grande envergure. Un de ceux qui ressemblent à des parapentes. Rouge. Posé sur l’herbe comme un tas de chiffons.
On me tend en souriant les poignées des suspentes. Est-ce que je saurais ? J’hésite. Tirer du côté où l’on veut tourner… Je veux bien essayer. Pendant un instant, pas un souffle. Rien ne bouge.
Puis l’herbe frissonne et la toile se gonfle, paresseusement, toujours à terre. Une rafale. La voile prend son envol, s’élève à la verticale, se stabilise à une vingtaine de mètre au-dessus de nos têtes. Bien plus haut que la maison, que le sommet des arbres. La prise en mains est un peu laborieuse. Le vent se fait un peu plus fort.
Soudain les cordes me tirent vers le haut, semblent vouloir m’arracher à la gravité. Le cerf-volant se précipite en plein ciel, face au soleil, dans un éblouissement doré. Magique.
Je me fonds dans sa dynamique, l’âme projetée au-dessus de la ville. Je vole. Et je ris. Comme un gosse. Heureux. Défiant ma pesanteur.
En avais-tu un de cerf-volant ?