Vendredi soir peu avant dix heures il y a eu ton SMS qui m’a touché. Vous étiez ensemble au bord du lac, vous trouviez la soirée magnifique. Tu étais heureuse, et tu m’écrivais que ce que j’avais fait pour toi t’avait permis d’en être là…
Tu le sais bien, je n’ai rien fait. Rien que me retrouver désoeuvré à côté de la photocopieuse, un jour de printemps que tu revenais de loin et que tu passais par hasard. Et puis comme d’aventure j’avais un peu de temps, nous avons parlé de toi. J’ai tenté de t’aider, c’est vrai. Mais pour bon nombre de raisons, t’en souviens-tu, nous n’y croyions pas trop. Et tout s’est bien passé. Par chance.
Puis ensuite tu as parcouru un peu de chemin. Et tu t’es retrouvée dans cette ville du bord de mer suite à une chaîne d’événements qui rétrospectivement nous semble un peu trop bien huilée. Lui aussi, s’y trouvait. Pas pour longtemps. Et vous vous êtes croisés. Il y avait une chance sur combien… Mille, dix-mille, plus encore? Quand tu lui as menti, et que tu lui as dit que tu n’étais pas libre, il ne t’a pas cru. Il ignore toujours pourquoi.
Et plus tard, tu tremblais qu’il ne puisse te rejoindre. Mais il est là. Et plus tard encore dans ta cuisine, il y a eu l’étrange irruption d’un ange aimanté sur lequel on avait écrit « hope. » Par hasard.
Quant à moi, je ne sais pas. Peut-être que tu ne dois ton bonheur de ce soir d’été qu’à une succession d’événements aléatoires. Que devant toi, il y avait une myriade d’autres destinées qui t’auraient conduite aussi à la félicité. Toutefois, tu me pernettras de le trouver bien souriant ce hasard qui me permet de récolter à sa place les lauriers.
Et dire que ça n’est pas la première fois.