Ici ou ailleurs, il y a toujours la vaisselle à faire.

Pas vraiment l’envie de raconter. Les mots trahissent toujours quelque part. La journée débute un peu froide et nuageuse dans ce long train qui aborde le quai. De l’autre côté de l’assiette avec une tartine au milieu, il y a une interlocutrice. Intéressante mais transparente.

Transparente comme le sont les acteurs entrés en scène à contre-temps, trop tard ou trop tôt. Occultée par la pensée qui vague et s’aventure déjà plus tard. Petite crainte de retrouvailles programmées pour le soir. Le décor a changé. Et les regards?

Puis tout s’efface dans un couloir étroit, très haut dans une tour. Comme si on s’était quittés hier. Mais c’était presque hier, et on a l’impression d’il y a si longtemps. Assis sur le lit, on échange des photos. Comme autant de lucarnes sur un monde parallèle. Le voyage. Les preuves sont là, rangées par petits paquets dans leurs pochettes colorées. Pourtant, on peine a croire qu’on y était. On n’a pas vraiment atterri, on doit encore voler, et la vue par la fenêtre semble nous le rappeler.

Ensuite il y a le repas et puis la vaisselle. Comme dans cette autre cuisine qui nous avait accueilli. Tant bien que mal j’essaye de réparer l’ordinateur. On écoute le CD que j’ai apporté. Une voisine d’étage vient nous tenir compagnie. Et puis ce sont nos souvenirs et nos absents qui viennent nous parler. Le temps passe trop vite, comme toujours. Mais on trouve quand-même celui de faire quelques pas dans la nuit en attendant le bus. Il y a une odeur d’été et de pollen, quelque chose de nonchalant dans l’air tiède. Il faut se quitter. Et par la vitre on se fait des signes qu’on ne comprend qu’à moitié.

Elle est très douce cette nuit qui me happe à nouveau.

Laisser un commentaire