Elle lui avait tout pardonné, ses hésitations, son passé, ses regrets. A voix basse, elle lui avait dit ces mots simples et tellement beaux, ces phrases déliées comme une musique.
Il l’avait adorée, cherchant dans l’entrelacs de ses gestes lents une réponse à d’anciennes questions, des retrouvailles encore, un accord enfin. Il s’était oublié dans une ascension où leurs corps semblaient un obstacle à la fusion, leur proximité toujours insuffisante, et il était monté plus encore, vers l’indicible, l’ineffable état de grâce où il ne comprenait avoir pu vivre sans elle. Bien au-delà de l’ivresse éphémère, il l’avait aimée comme on prie, avec pour unique souci sa joie, pour seul but son bonheur. En un sourire elle lui avait donné tout, une justification à ses luttes, une raison d’être, et l’infinie tendresse de son regard. Au travers d’elle, le temps d’un souffle, tout avait changé, le monde s’était transmué, avait retrouvé un sens. (A suivre…)