Parfois il ne se passe rien. Pendant très longtemps. La grisaille. Rien qu’elle. Quand demain est un mot oublié. Et puis un appel. Il faut partir sans délais. Et reprendre mes voyages entre les mondes. Les étoiles. Ou plutôt ce sont les voyages qui me reprennent. Quand ils le veulent. Qu’importe, je suis toujours prêt. Mais pourquoi sont-elles vides ou pleines. Mes semaines ?
Un dessin au crayon. Qui me dévoile. Moi plus vrai que moi. Les traits qu’on me prête et qui se fondent dans les miens. La main qui a couru sur le papier pour que plus tard on retrouve. Une image. Puis la haute silhouette qui se lève. Pour me précéder sur le chemin. Des embrassades dans le froid. Une main qui indique une rangée de réverbères. « C’est tout droit ! »
Trois cent mètres. D’une frontière invisible. Entre deux univers.
Une autre silhouette. Claire. Dans la nuit orangée. Que je pensais ne plus revoir. Il y a peu. Et qui m’a rappelé à elle. Avec bien plus d’humanité que je n’en aurai jamais. Des retrouvailles. Comme si on ne s’était jamais quittés. Une invitation à manger. Nos mots avec qui on renoue. Pour oublier l’obscurité et les heures qui passent. Et puis le sommeil côte-à-côte. La respiration régulière. Avec juste avant de sombrer une main fugitive qui serre la mienne juste pour dire « je suis là », que je rattrape pour répondre « je suis là aussi ! ».
Le réveil, beaucoup trop tôt. Sur un nuage d’où on aperçoit à peine le sol. Quelques halos de lumière. Une odeur de café. Repartir. Retrouver les visages familiers. Des jours ordinaires. Et puis reprendre encore la route. Tenter de rattraper un peu de sommeil. Tandis que le train me couvre de son enveloppe protectrice et véloce.
Un journal qui se ferme. Pour découvrir. Un sourire. Des crêpes. Et puis un grand théâtre. Une chorégraphie intitulée « De l’amour ».
Le lendemain. Un buffet de gare. Un sourire encore. Fidèle et toujours présent. Qui me parle de lui devant un vol-au-vent. De ses élans. Avec une force et une quiétude que je ne lui connaissais pas. Me convie à une séance de cinéma qui n’existe pas. Et s’endort à côté de moi. Présence rassurante.
Et puis il y a dans le dimanche revenu. Une présence légère. C’est différent. Que je retrouve. Un peu perdue. En bordure du parc. Comme une main fraîche sur le front, quand on a la fièvre. Un regard clair. Des pas pour croiser les miens. Des lacets à nouer. Ça n’a rien d’anodin. Des heures sereines. Bien trop courtes. La nuit qui revient. Bien trop vite. Des adieux. Un peu trop hâtifs.
Le temps qui reprend son cours. Une étrange paix. Ce sourire sur les lèvres, qui ne demande rien, ne propose rien. Un peu de joie, simplement. Qui prend son envol.
Tu as entendu ce murmure,
sous la terre gelée ? C’est le printemps qui se prépare.
Sympa ce blog , tant de blogs que je ne connais pas ;(
bisous
Demain, un mot oublié ? Certainement ! Mais entre le moment présent et ce murmure sous la terre gelée, c’est surtout un espoir, malgré soi. On peut donc oublier, tout oublier. Se contenter de voir et d’entendre pour aller vers………….. Je ne sais pas ?! J’ai du oublier
Parfois il ne se passe rien. Pendant très longtemps…