Dans la nuit. Je suis revenu du cinéma en traversant la zone industrielle. En contrebas du viaduc ferroviaire. Accueilli par la terrasse vide du Café des Bouchers dont les lanternes jaunes semblaient baliser une île. Un port. Le métro suivant n’était que plus tard. J’ai allumé une de tes cigarettes. De celle que j’achète en pensant que tu finiras le paquet. Quand tu seras là. Elle m’a fait tourner la tête. Je n’avais rien mangé.
Je t’ai revue, dimanche passé, quand du haut de l’escalier je t’observais. Absorbée par la lecture du long panneau explicatif de la galerie que nous visitions. Toujours un peu trop grande pour le monde qui t’entoure. Toujours plus belle quand on te regarde de près. Qu’on capte la lumière rasante sur le grain de ta peau. Qu’on épie l’éclat du reflet de tes iris. Qu’on suit du regard, comme une ligne manuscrite, le sillon de tes petites rides.
Comme sur les photos accrochées aux murs de béton, les plans serrés rendent les être touchants. Attachants. Pour autant qu’on y regarde de près. Pour autant qu’on y regarde de toutes ses forces. Qu’on y regarde de tout son être.
Instantanément je me suis retrouvé un peu plus loin. Un soir de janvier. Quand un sourire enthousiaste que j’aurais voulu fixer sur la pellicule. Tant il y avait à déchiffrer. Tant je voudrais ne pas oublier. M’a fait découvrir avec malice et fierté un assemblage de toile et de bois, un avant-toit construit de ses mains, un ouvrage qui tendait à la perfection. Et m’a ébloui. C’était un de ces êtres qu’on a envie de serrer. Pour tenter de faire passer plus que ne pourraient signifier nos mots. Pour dire sa proximité. Parce qu’on est sûr de ne pas se tromper. Une de ces présences fragiles dont on sait instantanément qu’on aimera autant les faiblesses que les élans. Qu’on voudrait protéger.
Doucement tu m’as ramené à moi de ta voix un peu cassée. Silencieuse tu étais remontée. On s’est retrouvés dehors. Dans la lumière tamisée de cette magnifique journée d’hiver. Tu as failli t’étaler sur le trottoir. Et puis tu as raillé mes rêves, mes emportements. D’un de tes rayons de rire qui savent si bien empêcher mes retours sur moi-même.
Merci d’être là.
Je sais bien, moi, que je ne me suis pas trompé.
Hello Bob… Très très jolie la photo… A bientôt!
Hehehehe… Salut mes amis! En effet, tres jolie photo… Grosses bises « Portugaiches », soyez sages…
Pedro (Petrovich)
Salut PP! Le printemps est-il déjà revenu sur votre bout de côte? Et puis… Il n’est bien entendu pas questions d’être sages!!! Je vous embrasse tous les trois.
J’entends l’écoulement de la pluie sur le toit, sur la terre. A-t-elle par la force de ce bruissement déjà inscrit des rigoles dans la terre ? Mon esprit bercé me demande : es-tu à l’abri ? Le cœur à la bouche et non la bouche en cœur quand je lis tes textes. Je frissonne comme la femme prise en faute d’espionnage de tes souffles de vie, coup du cœur. Et se soulève alors ma poitrine d’un battement plus fort qui en percerait mes oreilles, j’ai honte car j’ai mal.
Ne peut-on aimer que dans l’emportement de nos propres émotions, portés par des images qui recoupent un imaginaire de l’autre ?
Est-ce au moment où on arrête de vouloir que l’espace temps, celui qui contient la glaise des rêves pour soi, nous les réalise, les formate, les matérialise ?
Miranda 😉