L’été est là, et avec lui la chaleur revenue. C’est une vie différente qui recommence, d’autres habitudes que l’on retrouve, une vision de ce qui nous entoure que l’on redécouvre. On peut migrer enfin de l’intérieur vers l’extérieur.
Se laisser aller à la torpeur et à l’insouciance des soirées qui n’en finissent pas, aux bières sur la pelouse, aux odeurs de charbon de bois, aux discussions interminables en regardant les étoiles et en écoutant les bruits discrets des bateaux à l’amarrage.
En fin de matinée, le lac incandescent se fondait à l’horizon. Comme si ça avait été la mer, comme s’il n’y avait plus eu au-delà que des terres inconnues, éblouissantes.
Nous font-ils rêver ces rivages que l’on abordera un jour peut-être ? Existent-ils ailleurs que dans les espoir que nous avons nourris ? N’avons-nous pas été victimes d’hallucination lorsque nous avons cru les entrevoir ? Ou bien venons-nous d’y prendre pied, encore étourdis ?
Tout est possible encore, et tout sera différent suivant que nous prendrons ce sentier à droite, ou que nous continuerons à suivre la grève. Tout nous appartient alors même que tout nous échappe.
Le voilà donc, cet été tant attendu. Il faudra en profiter, l’épuiser, l’user jusqu’à la trame, jusqu’aux inéluctables jours d’octobre où tout finit. Il faudra le vivre comme jamais, comme s’il devait être le dernier. Parce que ce pourrait être le dernier, on ne sait pas…
Alors ce temps unique de notre vie, cette occurence presque hypothétique, cette saison qui est là et puis jamais plus, il faut s’en saisir maintenant, à pleines mains. Et mettre dans les heures qui s’en viennent tous les sourires, toutes les joies, toute la générosité que l’on peut.
Afin qu’ensuite on puisse dire lorsqu’on nous le demandera:
– Sans remords ni regrets!
C’est comme ça que je la veux, ma vie…