Par moments j’imagine le monde comme je le verrais si tu étais là.
La boutique du fleuriste où j’entrerais pour y sentir avec une acuité accrue l’odeur de verdure, de feuilles froissées et de sucs.
Le musicien de rue que je regarderais autrement, plus attentivement, avant de lui donner une pièce.
La vieille dame à l’arrêt de bus, à qui je parlerais d’un temps que je n’ai pas connu, et que j’aiderais à hisser son chariot à commissions.
Ce rayon de soleil dans les arbres dont je me dirais que c’est dommage que tu ne l’aies pas vu, et que je m’efforcerais de capter pour te le raconter.
Ce serait peu avant de te serrer dans mes bras, en fin de journée, au moment de m’engager sur l’avenue temporelle qui mène chaque fois à nos retrouvailles. Juste avant que les détails ne s’estompent pour que je ne voie plus que toi.