Il y a tant de choses qu’on oublie. On oublie des promesses, des serments qu’on croyait éternels. On oublie des noms de lieux, des lèvres qui pourtant souriaient. On oublie ceux pour qui, ce pour quoi on avait voulu vivre. On oublie jusqu’à cette première matinée de printemps… Lui, elle voudrait ne jamais l’oublier.
Mais parviendra-t-elle seulement à retrouver ces instants qui se sont échappés à son insu, inconsciente qu’elle était de leur valeur ? Elle n’arrive plus à se remémorer les visages aimés dont les traits, peu à peu se sont effacés à la lente érosion de ses trop longues journées. Avec le temps, elle ne garde de ses jours heureux que le souvenir confus d’une félicitée perdue, une impression magmatique de couleurs qui s’étant mélangées formeraient une masse grisâtre. Ne lui reste que le regret, une nostalgie qu’ elle cultive comme le dernier vestige d’une vie dont elle a fini par douter qu’elle ait pu exister. Loin du sourire, elle ne parvient plus à croire qu’on puisse la regarder autrement que comme un être familier et sans véritable importance. (A suivre…)
Voilà, j’ai repris la lecture de ce que je n’avais pas vu (mal et pas encore vu)…. Je connais ces sentiments d’impuissance quand les êtres chers sont partis pour toujours. Ce qu’on oublie permet sans doute de continuer, sinon, à quoi servirait-il d’avoir encore un ciel au dessus de la tête si plus personne ne nous montre les étoiles ?