Aux âmes douloureuses en quête d’absolu.

Toujours grippé. Les idées qui se brouillent. Se rouler en boule au fond du lit. Sombrer. Au plus profond de l’inconscience. Trouver le repos enfin. Dans ce cœur noir où le temps n’a plus cours. Pour revenir à la lumière. Plus tard. Au printemps peut-être.

Mais il y a tes mots au bout du fil. Qui me rappellent. Me disent: Tu viens? Puis la volonté. Plus forte que la fièvre. Qui me propulse. Dans cette autre ville où je ne pensais pas revenir. Si tôt. L’émerveillement toujours renouvelé de mes voyages entre les êtres. Comme autant de mondes. D’univers complexes et fragiles. A ne pas troubler. Avec chacun ses règles. Ses coutumes. Ses valeurs. Avec chacun sa manière d’être beau. De l’être jusqu’au vertige. Pour autant qu’on prenne la peine d’observer. De contempler. De scruter jusqu’à la plus infime ride dans l’expression du visage. Jusqu’à l’imperceptible mouvement de la main sur la table. Jusqu’à ce je-ne-sais-quoi qui rend unique le timbre de la voix.

L’attente sur un banc public. A se perdre dans les perles lumineuses d’une fontaine. L’impression de se rendre à un rendez-vous clandestin. Dans une ville de l’Est. Avant la chute du Mur. Puis les retrouvailles. Sur les rails du tram. Avec ce long manteau qui te donne l’allure d’une actrice des années cinquante. Et nos pas dans la ville. Jusqu’à la rade. Les châtaignes brûlantes dans leur cornet de papier brun. Nos silhouettes côte à côte sur un gradin de béton. Dans le froid. Face au lac. Sous un ciel sombre et gris que parcourent en piaillant des milliers d’étourneaux en partance pour l’Afrique. Ton écharpe que tu veux me prêter.

Et puis encore. Le fil de nos mots. Pour avancer. Pour se rassurer. Quelques larmes pour te faire briller les yeux. La vie qui se tisse. Et qu’on contemple.

Parce que ce soir on est plus haut.

Pourquoi donc suis-je tant épris des âmes douloureuses en quête d’absolu?

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